Un lieu de recherche


Depuis sa création, le 3 de la rue Lóczy est un lieu de réflexion et de diffusion des savoirs et pratiques sur la petite enfance et son accueil en collectivité.

Extrait de l’article de Geneviève Appell (psychologue, Présidente d’honneur de l’Association Pikler Lóczy-France) « Lóczy, une institution vivante. Un triptyque indissociable : clinique, formation, recherche », « Enfants d’Europe », n° 5, novembre 2003, p. 27 à 29

« Conjointement à l’accueil de l’enfant, on pourrait presque dire en symbiose avec lui, E. Pikler va mettre en place d’une part une formation permanente intra-muros et un accompagnement à multiples facettes pour le personnel, d’autre part des activités de recherche.

Tout est basé sur l’observation « in situ » des enfants, observation soit de la part des soignants qui interagissent avec les enfants soit de la part de chercheurs qui demeurent à distance sans modifier le déroulement normal des événements :

  • Les observations des soignants sont écrites dans l’après coup, après chaque service, selon un cadre réfléchi. Elles n’ont d’autre objectif immédiat que de compléter les transmissions, éviter que celles-ci ne se « perdent » et ainsi soutenir le suivi des enfants afin de leur offrir le meilleur soin possible. C’est à partir d’elles que l’équipe réfléchit à l’évolution du quotidien de chacun.
  • Les observations des chercheurs sont en général écrites extemporanément puis exploitées selon des protocoles de recherche qui varient en fonction des sujets. Elles sont le plus souvent suscitées par les observations quotidiennes des soignants et/ou enrichies par elles dans l’après coup : étude sur le développement locomoteur, le développement des jeux et de la manipulation, les relations des enfants entre eux (Ces recherches sont présentées dans des DVD)
  • D’autres recherches se fondent sur la seule exploitation des données recueillies par les soignants. En effet la richesse, précision, régularité et accumulation, ainsi que la constance des conditions dans lesquelles ces observations quotidiennes sont faites, font d’elles et de leurs synthèses mensuelles un matériel de recherche « clinique » de premier choix qui peut être exploité dans l’après coup. Cela a été fait pour une étude sur le contrôle sphinctérien, l’étude des différentes formes d’attention chez le bébé, une recherche sur l’apparition des signes d’humour chez le bébé, une étude sur le sommeil (non publiée) et pour des études longitudinales de séjour d’enfants. L’équipe de l’Institut est loin d’avoir « exploité » toutes les données en sa possession et ce devrait être pour la communauté scientifique internationale un de ses projets d’avenir.
  • Dès l’ouverture de l’Institut, Emmi Pikler s’assure le concours d’une photographe, connue en Hongrie, Marian Reissmann, et dès leur apparition elle utilise les films 8 et 16 mm puis la vidéo. Ainsi les images enrichissent les écrits depuis plus de 55 ans. […]
  • A été ainsi structuré un important dispositif de formation interne, continu, pour tout le personnel de l’Institut. Ceci a permis d’éditer tout un matériel pédagogique en direction des pouponnières du Pays dont la formation permanente a été confiée à l’Institut. Puis, des formations ont été envisagées sur le plan international, en répondant à de nombreuses demandes d’interventions émanant des pays européens, des Etats-Unis et d’Amérique du Sud. Ce sont des occasions de confrontation d’idées et de courants de pensée dans une dynamique intéressante, souvent passionnée, parfois passionnelle, au sein du monde de la Petite Enfance…. »